[Intrigue/Collectif] Arrivée en fanfare...

Le carrosse traversait les rues de Salte d'un pas lent, gardé par six soldats du Roy à pied, quatre à cheval. C'était une élégante construction en bois noir, rehaussé d’arabesques dorées. Les chevaux qui le traînait étaient des pur-sangs noirs, avec une plume ceinte au-dessus de leurs yeux. On vidait avant son arrivée les rues en repoussant les piétons contre les murs.

« C'est Sire Delcombe! » murmurait-on en le voyant. La nouvelle de sa visite avait été chaudement accueillie lors de sa visite par le clergé. On le disait généreux et fervent croyant -- un parfait candidat. Sire Delcombe.... On ne le voyait pas, caché dans son carrosse mais on savait que, s'il n'était pas beau, c'était un homme à femmes. Là où il passait, il chavirait de nombreux cœurs, et passait la nuit rarement seul. C'était un fait connu parmi les basses gens, et même si le culte d'Absens prônait l'abstinence ( officiellement pour les deux sexes, mais il était plus clément avec les hommes ), il restait leur favori.

Sire Delcombe, ami du Roy... Mauvaise nouvelle pour la populace, qui faisait cependant semblant de l'ignorer ; bonne nouvelle pour certains nobles qui étaient reconnaissant au Roy pour leur avoir donné leur titre et ne voyaient pas pourquoi la Basse-Salte devait avoir un statut à part. Peu de gens voyaient son amitié avec la tête couronnée du Royaume... Heureusement pour le sire. Le duché était prospère, et les indépendantistes les plus féroces étaient endormis pour l'été et le bon état de l'économie.

Au final, alors que le carrosse arrivait devant les quais du port, seuls les prétendants au titre du Duc le voyaient vraiment d'un mauvais œil. Ils étaient là, tapis dans la foule, et cherchaient un moyen de le discréditer -- ou de s'acoquiner avec lui pour mieux le trahir.

La foule était en liesse. Elle hurlait, criait de joie et de bonheur en voyant son sauveur arriver, le sire Delcombe. Silvanus regardait tout ça d'un air torve. Il ne voyait pas de raison pour se réjouir. C'était un concurrent même s'il était conscient de ne pas avoir ce qu'il fallait pour être duc, bien ( trop ) mieux que lui : plus riche, plus populaire ( pas plus beau, mais pas plus laid non plus )... Il le haïssait, ce Duc... ce sire, et le ferait chuter. Le meilleur moyen pour ce faire serait, tout simplement, de... De.... De. De? Il n'en était pas sur, mais il trouverait bien.

En attendant, il devait rester dans l'ombre... Opérer silencieusement. On le disait homme à femmes : étais-ce à cause de son charisme? Il n'était pas beau, on le disait clairement dans les rues. Silvanus verrait bien pour lui-même de quoi il en retournait quand il sortirait du véhicule. Mais en attendant... Rien, pas une idée applicable à l'instant même. Il allait se contenter de le regarder, analyser, comprendre ses moindres mouvements. Puis il trouverait son point faible, et alors, le "Sire" Delcombe ne saurait pas ce qui lui était tombé dessus.

"Personne ne veut être l'ennemi de Silvanus le Bandit" grogna ce dernier. "Personne." Et il cracha sur le sol, avant de reculer dans l'ombre.

Margaux venait de sortir de son herboristerie. La journée avait plutôt était longue et les malades étaient nombreux en cette période, la plupart étant des petits bobos, la journée ne fut pas vraiment fructueuse. Elle commença à marcher, les rues passaient et se ressemblaient toutes: désertiques alors qu'à cette heure-ci elles devaient être un minimum passante. Elle se rabattit sur la grand-rue.
Elle fut étonnée de voir autant de monde et ne put s'empêcher d'écarquiller les yeux. Tout autour d'elle se trouvait une foule compacte. Que se passait-il ? Y avait-il une troupe de troubadours ? Impossible, vu l'importance de la foule, cela ne pouvait être cela mais plutôt quelqu'un d'important.
Jouant des coudes et des pieds, elle se faufila dans l'attroupement pour enfin savoir ce qui se passait.
"Le Sire Delcombe, le sire Delcombe" hurla une matrone lorsqu'elle le lui demanda.
Ce nom n'évoquait rien à la jeune femme qui haussa les épaules en regardant le carrosse passer. Vu la gaieté de toute la foule, cela risquait d'être le nouveau duc. Il devait avoir des connaissances plus ou moins éloignées du Roy. Margaux n'était pas crédule et savait que ce genre de personne n'était jamais là par hasard.
Au bout de quelques instants, elle fit demi-tour, tous ces cris lui donnaient mal au crâne.
"Il faudrait que je prenne une tisane en rentrant" murmura-t-elle à elle-même en s'éloignant.

Une journée toute particulière pour la ville de Salte... En effet c'était aujourd'hui qu'arrivait le fameux Sire Delcombe arrivait dans le Duché. On disait de lui qu'il était l'un des plus proches alliés du Roy et sans aucun doute la personne la plus capable pour occuper la place de Duc. Un autre fait établi était que le Noble arrivant était un homme que les plaisirs de la chair ne laissait pas indifférent, mais grâce à toutes les donnations qu'il donnait au Temple d'Absens, ses péchés lui étaient pardonné sans autre forme de procès. Il n'en aurait sans doute jamais été pareil pour un individu lambda...

Mais l'appui du Roy et des Hauts Dirigeants suffisait à maintenir l'Eglise sous contrôle. Kergan observait les préparatifs pour fêter l'arrivée de Delcombe dans la ville de Salte, tout était minutieusement préparé dans les moindres détails, une fête digne d'un Duc, sans aucun doute. D'ailleurs tout le monde le considérait déjà comme le successeur du dirigeant défunt du Duché. Un dirigeant qui aurait fort à coeur de ramener la région dans le giron du Roy, ce qui compliquerait énormément les plans de Vladimir Kergan si cela se produisait. Un sourire carnassier vit le jour sur le visage du Noble, il allait se rendre aux festivités et se mêlerait à la foule pour saluer comme il fallait l'arrivée de ce grand seigneur.

Se drapant dans une magnifique cape noire, Vladimir sortit de son Manoir et marcha tranquillement vers le Quartier Portuaire, il avait pris suffisamment d'avance pour être à l'heure lorsque le Carrosse du Sire Delcombe se frayerait un chemin dans les rues de la ville. Ce dernier avait très bien choisis sa journée, le beau temps était à l'ordre du jour et pas un seul nuage ne venait masquer l'astre solaire qui dispensait ses rayons aux habitants. Vladimir avait prévu de se fondre dans la foule pour écouter tranquillement ce que les gens pensaient du nouvel arrivant. Après quelques minutes de marche, le Noble arriva tranquillement près du Quartier Portuaire, point d'arrivée du parcours de Sire Delcombe dans les rues de la ville. La foule était très dense et ne permis pas à Nagash de s'approcher davantage. Les yeux de Vladimir se durcirent à la vue du Carrosse et de la main qui passait par la fenêtre de ce dernier pour saluer la foule et un léger ricanement s'échappa de ses lèvres lorsqu'il vit au loin la petite Ysalia lancé un trognon de pomme sur le Carrosse.

Des nuages menaçants s'amoncelèrent alors au-dessus du Quartier Portuaire, spectacle ô combien étrange compte tenu du beau temps encore présent il y a quelques instants. Un vent violent se souleva et plusieurs chapeaux s'envolèrent sous la pression des bourrasques qui venaient aussi secouer le Carrosse de Delcombe. Un Eclair déchira la voûte céleste et frappa alors le véhicule de Delcombe avant qu'un roulement de tonnerre assourdissant ne retentisse autour du lieu. L'on sortait rapidement l'Emissaire du Roy du véhicule en flammes. Nagash se fraya lentement un chemin parmis la foule et fit en sorte de se fondre totalement dans cette dernière et de voir la suite des évènements. Quelques mots silencieux s'échappèrent des lèvres de Vladimir.

Bienvenue... Sire Delcombe

Une pomme vînt s'écraser sur le carrosse du sire... Créant indignation chez certains, mais d'autres se réveillèrent. Le cri « La Basse-Salte est à nous! » fut entendu à plusieurs reprises, alors qu'une partie de la foule se ruait vers les étals pour attraper des fruits et, au plus grand dam des marchands, les jeter sur l'habitacle. Les gardes se firent soudain menaçants, et avancèrent vers la foule, leurs armes tirées ; les cavaliers restèrent près du sieur.

Soudain, le ciel s'assombrit et la température haussa, jusqu'à devenir insupportablement chaude. Puis, un éclair, unique, s’abattit sur le toit du carrosse. Un Delcombe paniqué s'en extirpa, tandis que le peuple se trouvait un nouveau slogan : « Le peuple ne veut pas de vous, et Absens est de notre côté! Absens vous punit pour vos péchés! »

Les gens respectables partaient à toute vitesse de la scène, ou du moins se mettaient à l'abri. La moitié de la foule qui restait était plus téméraire, et son adulation s'était changé en méfiance envers le nouvel arrivant. La pluie de fruits avait cessé, et quelques coupables avaient été attrapés. Le peuple grondait, et les quelques gardes n'avaient plus le dessus...

Une étincelle, et tout risquait d'exploser...

Le sire, sorti du carrosse précipitamment, n'était guère impresionnant. Deux des gardes à chevaux avaient étouffé le feu à l'aide de leurs couvertures et habits de rechange, mais furent presque renversés par leurs montures dans le processus. Les bêtes étaient agitées, et dans la foule, on parla d'intervention divine...

« Bonjour peuple de Salte! Qu'Absens vous bénisse! » fit le petit homme, visiblement gêné.

La Basse Salte sembla se réveiller lorsque le trognon de pomme frappa le Carrosse, d'autres habitants se ruèrent sur les boutiques de marchands pour arracher fruits et autres objets à lancer avant de s'en prendre eux aussi au véhicule de Sire Delcombe. De là ou il était Kergan laissa échapper un rire machiavélique, l'attitude que le peuple était entrain d'adopter n'aurait su être meilleure aux yeux de Vladimir qui s'avançait ensuite lentement vers le Carrosse, ses longs cheveux noirs ondulant jusqu'au bas de sa nuque et virvoltant au gré de la petite brise de vent qui avait repris ses droits après la petite tempête et son regard glacial se posa sur Delcombe, les gardes avaient fort à faire pour maintenir l'ordre Nagash voyait là un bon moyen de devenir le Leader de Salte et du Peuple... La Route vers le Palais du Duc s'ouvrait droit devant lui.

Après s'être faufilé dans la foule jusque dans les premiers rangs, il pu enfin détailler l'envoyé du Roy du regard et hoqueta de dégoût. Cet homme ne dégageait rien d'extraordinaire, un homme dont la seule prestance reposait sur ses titres et ses appuis. Le Face à Face entre Delcombe et Kergan promettait d'être des plus intenses. Jetant un regard sur ses côtés, il remarqua que les gens étaient de plus en plus tendus. Il lui faudrait d'abord imposer le calme pour pouvoir se faire entendre et pour cela, Vladimir leva la main comme pour imposer le silence, sa longue cape noire flottant en l'air et ses yeux braqués dans ceux de Sire Delcombe. D'une voix patriote, il s'adressa à la foule.

Mes amis... Ce jour est un tournant pour l'avenir de la Basse Salte, le jour qui verra revenir notre région dans le giron du Roy ou au contraire, un jour qui verra notre Ducher s'émanciper totalement de la main mise Royale. Nous ne pouvons permettre que les actes de notre ancien Duc et de tout ceux qui l'ont précédés soient réduits à néant en remettant le Ducher entre les mains de cet Emissaire royale. Vous qui venez de vivre cet instant unique ou notre bien aimé Absens a daigné nous envoyé un Signe, un Signe qu'il était toujours présent et veillait sur nous, un Signe que la Basse Salte doit rester aux mains de ceux qui l'habitent.

Vladimir Kergan marqua une pause pour voir si ses paroles avaient l'effet escomptés puis se tourna pour se mettre face à Delcombe, cette fois il n'y avait plus aucun doute. Kergan se positionnait en tant que Rival de l'Envoyé du Roy, il n'en avait pas peur et était entrain de le prouver. Salte verrait que son leader n'était pas quelqu'un qui avait froid aux yeux. Si sa voix était enthousiaste et chaleureuse quand il s'adressait au peuple, sa voix devint glacée quand il s'adressa à Delcombe.

Sire Delcombe... Je suis obligé de me dresser contre vous et j'annonce ici devant vous ainsi que devant toute la population de Salte qu'un Homme se lèvera pour défendre les intérêts du Ducher car Moi, Vladimir Kergan, j'annonce que je serai candidat à l'élection qui déterminera le nouveau Duc.

Un sourire carnassier étira les lèvres de Nagash, le bien être des habitants de Salte n'était pas important à ses yeux, en réalité, il n'en avait rien à faire mais il se devait de se montrer compatissant et concerné par la cause patriotique de la population, si celle-ci se rallait à lui il était pratiquement certain de l'emporter. Nul ne se dresserait devant ses ambitions et sa soif de pouvoir, ni Delcombe, ni le Roy... Ni Absens lui-même.

Margaux s'était détachée de la foule lorsque le trognon de pomme atterrit sur le carrosse du sire Delcombe. La foule commença à suivre le mouvement et Margaux fut intriguée par ce renversement de situation. La psychologie humaine est vraiment fascinante et elle était la première à le savoir. Amusée par la scène, elle s'assit sur le sol et regarda ce qui allait se passer. Le ciel qui s'était assombri d'un seul coup, cela était vraiment très étrange. Margaux se ressassa les évènements. Certains villageois parlaient du désaccord d'Absens qui s'était exprimé ainsi. Mais Margaux ne croyait pas, ne croyait plus en cela. A tous ce qui semblait irrationnel, Margaux avait souvent, pour ne pas dire toujours, une explication rationnelle. Mais ce qui étais arrivé était vraiment étrange et la jeune érudite ne savait pas vraiment comment l'expliquer. Elle n'était pas vraiment du genre à laisser tomber ce qu'elle avait entreprit et ce changement brutal météorologique était une question qui ne cesserait de la hanter.

Relevant vers les yeux vers la foule, la jeune femme vit que celle-ci était redevenue compacte. Que s'était-il passé lorsqu'elle était plongée dans d'intenses réflexions ? Elle se leva, épousseta sa robe et se re-faufila entre l'attroupement et aperçut un homme tout de noir vêtu. Qui était-il ? Et que faisait-il ? Pourquoi sa présence attirait-elle autant de personnes ?

Margaux ne perçut que quelques bribes de son discours mais à en voir les têtes des personnes qui l'entouraient, cet inconnu avait tout l'air de se présenter pour le titre de Duc. Vladimir Kergan, un nom dont Margaux ne risquerait pas d'oublier.

Au bout de quelques instants, la jeune femme décida de s'en aller. Le monde des adultes dont elle ferait partie dans très peu de temps était un monde qu'elle voulait côtoyer le moins longtemps possible. Elle s'éloigna peu à peu de la foule, disparaissant petit à petit dans l'ombre d'une ruelle.

Tous furent silencieux alors que Vladimir s'approchait du carrosse, et nombreux furent ceux qui se signèrent respectueusement quand il évoqua Absens. Le petit homme hochait la tête lors du discours de son rival, se passant la langue sur les lèvres de nombreuses fois. A plusieurs reprises, on crut qu'il était sur le point d'intervenir : que nenni, il attendit la fin de la diatribe du noble.

« Le fait que je suis ami du Roy ( on hua suite à ce nom, il haussa le ton ), le Roy, votre Souverain ( davantage de huées ; une pêche s'écrasa à quelques pieds devant lui ), choisi par Absens lui-même, ne veut pas dire que je, que je souhaite changer le statut de Salte, n'est-ce pas... Je, eum, suis approuvé par le clergé et j'accepte le défi, monsieur Kergan. Mais sachez que j'ai de l'expérience en ce domaine, et il serait mauvais que, eum, la réputation du duché soit ternie à cause de, eum, une certaine dose d'eum, incompétence. ( La foule se tut : il avait marqué un point. Plus sur de lui, il poursuivit ) Je suis le Roy dans ses affaires courantes, et suis un homme de confiance, eum. Jamais je n'ai trahi le peuple, que ce soit celui qui vient de Faenum ou d'Efrigus. Tous, tous! Ont eu le droit au meilleur que je pouvais offrir. Ceci, eum, ne sera pas une exception. »

Le slogan d'Ysalia fut rapidement repris et entonné, jusqu'à un certain point du discours. Là, émeutiers et spectateurs se turent quelques secondes. On sentait une tension palpable dans l'air.

Chaos, confusion. L'éclair, le feu... Si rapide, et pourtant ça a marqué les esprits au fer blanc. Silvanus n'est pas l'homme le plus croyant que l'on puisse trouver, mais quand même. C'est pas un hasard, ce qui vient de se passer. Ca, tout le monde, même le pire des hérétiques, le sait. C'est pas un hasard. Quelqu'un de plus haut que nous l'a voulu, c'est ainsi. On ne peut qu'accepter sa décision.

Les gens se bousculent, certains pour partir, d'autres pour rester. La garde arrive, menaçante... Silvanus se recroqueville dans un coin. Absens voit-il son âme à l'instant présent? Promis, promis, j'irais prier plus souvent. Juste... me carbonisez pas, s'il-vous-plaît. J'suis un gars gentil quand on me connaît mieux. J'ai jamais fait de mal. Sois sympa avec moi Absens. J'te l'revaudrais bien. Silvanus se sent tout se suite mieux. Une preuve de l'existence divine? Sans doute.

Puis une voix, apaisante, sure d'elle même. Silvanus fend la foule pour se retrouver aux côtés de cet homme à la cape noire.

« Je suis avec lui. Quand à vous, sire Delcombe, il me semble que vous avez omis de dire votre fonction auprès du Roy. Vladimir Kergan a eu le cran de s'opposer à vous, un soi-disant "ami" du Roy en personne. C'est tout ce qu'il me faut. »

Margaux avait déjà traversé la moitié de la ruelle. Des bribes de discours lui parvenaient encore à ses oreilles et soudain elle s'arrêta pour mieux écouter ce qu'il se passait. Apparemment, l'inconnu à la longue cape noire faisait des émules dans la foule et plusieurs villageois se ralliaient à sa cause devant les yeux impuissants d'un pauvre Sire Delcombe. A vrai dire, Margaux n'était pas douée en politique et ne voulait surtout pas s'immiscer dans ces histoires. Cependant, le Sire avait tout de même mentionné quelque chose d'intéressant. Personne ne connaissait vraiment ce Vladimir Kergan. Qui était-il ? Et pourquoi s'était-il opposé aussi ouvertement face à une connaissance du Roy ? Ces petits détails attirèrent énormément la curiosité de la jeune femme qui peu à peu, guidée par sa curiosité, revint sur ses pas. Elle regarda autour d'elle. Une jeune rouquine entonnait un slogan reprit par tous et un homme visiblement peu recommandable s'était rallié à la cause de ce Kergan. Margaux était subjuguée. Elle n'aurait jamais cur, ni même pensé, qu'un homme comme celui à longue cape noire ait réussi un tel coup. La jeune femme malgré qu'elle soit très timide et quelque peu discrète, osa s'avancer vers le centre où se trouvait l'inconnu et prit la parole devant tout les villageois.

« Permettez-moi de me présenter. Margaux Thomazeau, fille de Blanche Tarondeau et de Michel Thomazeau. Je tiens une petite herboristerie près d’ici. Si je prends la parole devant vous tous c’est parce que j’exprime quelques doutes envers cet inconnu s’étant présenté sous le nom de Vladimir Kergan. Certes le Sire Delcombe n’est pas ce qu’on peut appeler l’homme de la situation mais ce Vladimir nous est complètement inconnu. Ainsi, si je puis me permettre, je voudrais vous poser quelques questions simples: Qui êtes vous réellement et d’où venez-vous ? »

Elle savait qu’en s’exposant ainsi, elle risquerait d’attirer les moqueries de la foule mais qu’importait pour la jeune femme, elle voulait savoir qui était réellement ce prétendant au titre de Duc.

Le Sire hocha vigoureusement la tête lors de la prise de parole de Margaux.

« Tout à fait, mon bon peuple. Ecoutez cette femme, qui est la voix de la sagesse même. Mon voyage m'a fourbu, je dois donc vous quitter pour l'instant. Mais n'ayez crainte, je ne vous perdrais pas de vue! »

Le "bon peuple" en question se mit à gronder, alors que le Sire enfourchait avec peine le cheval de l'un des gardes. Un mouvement de foule le pourchassa pendant quelques temps, mais passé la muraille du Quartier Est, ils ne pouvaient plus rien faire. Aussi, tous ceux qui avait assisté à cette intervention retournèrent sur leurs pas jusqu'à la place. Vladimir, Silvanus, Ysalia et Margaux l'avaient désormais à eux tous seuls. Sans le Sire, il était libre à eux de faire ce qu'ils voulaient...