Pacte avec le Diable [PNJ]

Le Crépuscule venait d'arriver sur la ville de Salte et déjà les derniers rayons du soleil commençaient à disparaître par-delà l'horizon. Un Carrosse Noir tiré par deux magnifiques chevaux à la robe noire passa la haute muraille du Quartier Est de la ville pour prendre la direction de la campagne... A son bord une silhouette vêtue d'un long manteau noir et dont le visage était masqué d'une capuche était perdu dans ses pensées, songeant à l'entrevue qui allait se dérouler ce soir et qui allait sans doute s'avérer très profitable pour la suite si elle se déroulait selon les espérances de l'Aristocrate.

Prudence est mère de sûreté toutefois, la rapière ouvragée était accrochée à la taille de Vladimir Kergan, si les choses tournaient mal mieux valait être préparé à toute éventualité, mais son arme n'était pas la seule alternative qui s'offrait au Noble et ne sachant pas combien de temps durerait la réunion, il avait pris soin de se désaltéré comme il fallait avant de prendre la route... Il lui faudrait d'ailleurs bientôt remplir ses réserves, ses caves seraient bientôt vide et l'absence de ce nectar au goût si particulier ne serait tolérable pour lui... Et pour l'Autre, bien entendu. Les chemins sinueux de campagne n'étaient pas de plus tranquilles et de nombreux chocs venaient secouer le Fiacre, les routes étaient très mal entretenues une fois que l'on était sorti de Salte.

Une demi heure plus tard, ils étaient enfin arrivé à destination, la lisière de la Forêt d'Hémior... Cette sombre forêt que le folklore paysan qualifiait de Hantée... Kergan avait en effet entendu parler des nombreux cadavres que l'on avait retrouvés, tandis que certaines personnes parlaient d'une Monstruosité Hybride, d'autres se contentaient simplement de dire que ce lieu était le repaire de simples criminels... Et des Criminels cela tombait bien, c'était eux que Vladimir Kergan était venu voir, du moins l'un de leur représentants.

L'identité de Kergan n'était pas connue de la part du Criminel qu'il allait rencontrer, l'un des serviteurs du Noble, celui qui avait pris contact avec la Guilde Dorée. n'avait pas dévoilé l'identité de son mandataire mais avait, sur ordre du jeune homme, utilisé un pseudonyme: Nagash. Tel avait été le nom choisis par Vladimir Kergan pour parlementer avec cette Guilde de malfrats... N'allez pas croire que l'Aristocrate apprécie de fréquenter de tels parasites, mais pour des tâches déliciates, mieux valait se remettre à des professionnels, tant que l'Argent y était. Tout le monde y trouverait son compte.

Arrêtez vous, Hans. C'est ici.

Les chevaux hénirent en s'arrêtant et Vladimir ouvrit la porte de son moyen de transport avant d'en descendre calmement, il n'entrerait pas dans la forêt et resterait en lisière. De toute manière, ils étaient déjà bien hors de vue de la ville de Salte et aucun paysans ne viendrait se promener ici à une heure aussi tardive, même en journée d'ailleurs. Se drapant dans son manteau noir, Vladimir attendit l'arrivée de son interlocuteur, ses yeux balayant minutieusement les alentours et les oreilles à l'affut du moindre craquement de branche dans un périmètre proche.

Et un craquement, à quelques pas de lui, se fit entendre. Pile à l'heure, alors que la lune remplaçait le soleil. La forêt était noire, mais pas tant qu'on ne pouvait y voir. Une silhouette, tout aussi noire que Vladimir, était apparue, sortant de la forêt. Elle était aussi grande que le noble, mais un tantinet plus mince, et ses mouvements étaient fluides et rapides. C'était un homme, sans aucun doute, mais sa véritable identité resterait, comme celle de son interlocuteur secrète - et ce pour des raisons évidentes de sécurité.

« Sieur... Nagash, c'est cela? » dit le criminel à voix basse. On entendait dans un voix, un fin éclat de rire, comme si le pseudonyme de Vladimir était sujet à plaisanterie. Il jeta un œil au carrosse du noble, avant de rajouter « Je crains, hélas, que vous risquez de salir le bas vos beaux vêtements en marchant sur le sol sans avoir ordonné à votre domestique d'y dérouler un tapis d'abord. Sachez que j'apprécie grandement ceux qui ont le gout du risque... Mais je ne suis qu'un humble messager. Si vous le permettez, nous allons maintenant parler affaire... Vous nous avez contacté, et promis de l'argent, certes... Nous aimerions cependant avoir une preuve de ce que vous avancez : nous montrer quelques pièces sera suffisant. Après quoi, nous pourrons parler du sujet de votre requête... Et nous verrons ce que notre humble Guilde peut faire pour vous. »

Le criminel se frotta les mains, sans faire exprès, à l'idée d'être récompensé pour avoir su conclure un bon marché. Il serait sans doute naïf et facilement à avoir... Mais Vladimir saurait-il exploiter ses failles?

Il ne fallut guère attendre longtemps pour que le bruit caractéristique d'une branche qui craque parvienne aux oreilles de Vladimir... Son regard se porta dans la direction du bruit et il vit avec satisfaction une ombre se diriger vers lui, il ne pu laisser échapper un petit ricanement, au moins ces vermines avaient le sens de la ponctualité. De la même taille que le noble mais plus frèle que ce dernier, le bandit avançait rapidement parmis les branches et petits buissons, il ne faisait aucun doute qu'il avait l'habitude de se déplacer dans ce genre de milieu... Peut-être vivait-il d'ailleurs quelque part dans cette forêt avec d'autres criminels de son espèce, ce genre de petites bandes devaient sans doute vivrent en communauté autour du Chef de Guilde que Vladimir ne rencontrerait pas, du moins pas ce soir en tout cas.

Nagash vit le regard que le Criminel posait sur son Fiacre et le petit rire narquois du messager quant au nom qu'utilisait le jeune homme ainsi que vis à vis de ses habits n'échappèrent pas au jeune homme. Un sourire inquiétant se dessina sur le visage de Vladimir Kergan qui s'avança d'un pas vers le Messager... Un rire sortit de la capuche de Nagash, un rire sans joie dont chaque éclat était plus menaçant qu'un poignard pointé sur soi. Lentement, Kergan dévoila ses mains en dehors de son manteau, des mains très propres contrairement à celles du bandit.

La saleté qui risque de couvrir le bas de mes vêtements ne sera jamais rien en comparaison de ce qui a déjà recouvert mes mains, Messager. Hélas je ne suis pas quelqu'un qui ait beaucoup d'humour et ne vous fiez pas aux vêtements de vos interlocuteurs, l'on n'est jamais sûr de connaître les pensées de celui qui les porte...

Un silence pesant régnait sur la Forêt et les environs mais soudain les chevaux se mirent à se cabrer et à s'agiter, la petite brise de vent raffraichissante qui soufflait sur les deux protagonistes s'accéléra pour se transformer en de véritables rafales qui faisaient valser les branches des arbres les plus proches, certaines d'entres elles se décrochèrent et tombèrent sur le sol en provoquant un fracas qui firent s'envoler divers oiseaux nocturnes. Le vent ne semblait pas brutaliser Vladimir qui demeurait droit, seule sa cape qui virvoltait au gré des rafales montrait qu'il était lui aussi concerné par la petite tempête qui s'était abattue sur la forêt d'Hemior. Puis subitement, le vent se calma et le silence revint sur la Forêt, Nagash repris la parole comme si de rien était... Le Criminel aura t-il compris que le Noble était plus inquiétant qu'il n'y paraissait, il le verrait rapidement. Kergan plongea sa main dans sa poche et la remua, faisant clinquer et résonner le bruit caractéristique de nombreuses pièces d'or, il en lança une par terre aux pieds du bandit... Une Atris qui brillait de milles feux sous l'éclat de la lune.

Je suis convaincu que notre entente sera très profitable tant pour votre Guilde que pour ma personne... En échange de votre collaboration, je m'engage à vous payer dignement pour vos services avec en plus par la suite si tout se passe comme je l'espère, un soutien suffisant pour éradiquer cette Guilde Rivale... Comment déjà ? Ah oui, les Noirs Manteaux... Je vous ai choisis vous car contrairement à eux, vous refusez d'accepter des criminels de seconde zone s'étant déjà fait prendre et je vous comprends... Travailler avec des incapables est une bien mauvaise idée pour les affaires...

Kergan marqua une pause, l'imbécile qu'il avait en face de lui ne paraissait pas très intelligent et il lui serait très facile de le convaincre de la véracité de ses dires, les flatteries étaient toujours de bonnes compagnes lorsque l'on souhaite s'attirer la sympathie de quelqu'un, ainsi, si Kergan avait montré un petit étalage de sa puissance auparavant, il utilisait à présent un autre levier, plus empathique si l'on peut dire. Il n'y avait que comme ça que l'on pouvait avoir des alliés fiables, en étant craint et respecté. Il était temps à présent pour Nagash de faire part de ses attentes vis à vis de la Guilde.

Venons en maintenant à votre part du marché... J'ai bon espoir que pour des Criminels tels que vous, cela soit un jeu d'enfants, d'ailleurs ces derniers peuvent être concernés... Je souhaite et j'attends de vous que vous pratiquiez des enlèvements, attaquez-vous aux couches pauvres de la population, les vieillards qui vivent dans les rues, les enfants qui font la manche, les catins qui se promènent la nuit. Bref, des gens dont les gardes n'ont que faire, la garde étant pratiquement absente du Quartier Ouest, cela ne devrait pas vous poser de problèmes. A raison de 5 enlèvements par semaine, les Prisonniers doivent m'être amenés ici... Vivants.

Le criminel resta silencieux. Il ne bougea pas, trop inquiet pour faire le moindre mouvement. Nagash le menaçait-t-il? Puis le vent se leva. Il fut balancé au rythme des rafales, faisant tantôt un pas en avant, puis un pas en arrière. « Qui... qui est-vous? » fit-il, d'une voix si faible qu'on ne l'entendit pas, noyé sous les vagues sonores du vent. Pendant ce moment, qui avait pourtant été court, le petit criminel avait eu l'impression d'avoir été réduit à l'impuissance.

Ce fut perplexe qu'il ramassa la piécette. Il mordit dedans, afin de vérifier la qualité, puis l'empocha. « Oui oui, une bien mauvaise affaire que d'employer des incapables... » Il ouvrit la bouche, pour demander davantage de preuves de la richesse de son interlocuteur, puis se souvint du vent, et se tut.

« Fort bien. Nous nous reverrons, tous les jours de la Lune (Lundi) à cette même heure; cela vous coutera cinq Atris par tête... Les esclaves, pauvres ou non, sont un bien précieux vous comprenez... Puis-je vous demander quand ce... service devra cesser? »

Sur ce, le frêle hors-la-loi retourna dans sa forêt, non sans un frisson d'épouvante. Ils se reverraient sous peu, dans quelques jours à vrai dire. Il aurait aimé mieux faire, mais il n'était pas question de rester avec cette chose plus longtemps, même si cela voulait dire ne pas négocier. D'une certaine manière, Vladimir avait réussi.

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Topic cloturé.
Bonus de bon RP : 2 PB.